Polka Magazine, la référence du photojournalisme
Polka est un magazine français spécialisé dans la photographie d’art et le photojournalisme. Créé en 2008 par Alain Genestar et ses enfants, Polka est aussi une galerie photo et une boutique en ligne.
Dimitri Beck, le directeur de la photographie du journal nous explique le fonctionnement d’une rédaction et comment un photoreporter doit faire pour bien vendre ses sujets.
Dans ce nouvel épisode du podcast, vous allez apprendre :
- Comment sont choisis les sujets (4’’20)
- Quelle est la place du photojournalisme aujourd’hui (8’’18)
- L’importance du timing (12’’00)
- Comment contacter efficacement une rédaction (27’’00)
- Comment exposer dans une galerie (9’’20)
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Comment être publié dans Polka ?
Le rythme trimestriel fait de Polka un magazine qui suit l’actualité mais qui n’est pas dans l’actualité chaude. L’enjeu est de trouver un sujet qui va durer trois mois dans le magazine. « Il doit être important éditorialement et photographiquement ».
Polka cherche une exclusivité en France. Ce que l’on voit dans le magazine ne doit avoir été vu avant en France. Le magazine peut produire des reportages entiers ou la suite d’un reportage déjà commencé par le photographe (en lui demandant un angle précis.)
Le budget minimum pour un reportage de 6 pages est de 1200 euros. Mais tout dépend du nombre de pages, de la difficulté du sujet.
Polka Magazine s’attache à faire le nécessaire pour que le photographe puisse travailler convenablement. La rémunération est la même pour un travail en commande ou un sujet acheté.
Le photojournalisme est-il mort ?
Après plus de 10 ans chez Polka, Dimitri Beck se veut profondément optimiste. La photographie n’est pas là que pour illustrer. Polka est la preuve du contraire. « C’est un angle, une histoire ».
Le passage au numérique a créé un bouleversement économique important. Concernant la presse, ce changement permet de travailler plus facilement avec des photographes étrangers grâce aux réseaux sociaux.
Mais c’est aussi synonyme d’une concurrence accrue, et d’un choix plus difficile. Dimitri Beck reconnait que dans les coupes drastiques des budgets de la presse, « c’est souvent la photographie qui en fait les frais ».
Ce contexte crée beaucoup de frustrations, pour les photographes mais aussi pour les iconographes. Oui, il s’agit d’un vrai travail d’équipe. « Imposer un sujet dans une rédaction est un vrai défi. »
Exposer à la galerie Polka
Le modèle économique du magazine s’est étoffé avec la galerie. Cette dernière représente exclusivement une vingtaine de photographes et est aussi associée de manière non-exclusive à environ 20 photographes. « Chaque nouveau photographe qui rentre doit être différent et complémentaire », avec une réelle signature visuelle.

La galerie s’occupe de gérer le lieu d’exposition, de produire les tirages et les encadrements, de communiquer sur les expositions à paris et de représenter les photographes lors d’expositions à l’étranger.
Le photographe touche 50% des ventes. L’objectif de Polka c’est de « donner les clé de compréhension aux lecteurs du temps nécessaire pour poser un regard. »
Comment contacter la rédaction ?
« Aussi belle soit-elle, votre photographie c’est 5% de votre temps. Tout le reste c’est de la préparation, de l’écriture, de la réflexion ». Avant tout, il faut avoir lu le magazine auquel on s’adresse. « Connaître le titre, c’est s’intéresser à l’autre ! », rappelle Dimitri Beck.
Savoir présenter son travail de manière claire est essentiel. Un mail précis et concis avec le titre du reportage dès l’objet du mail est une bonne approche. Un texte court de présentation du sujet accompagné d’un synopsis et d’une sélection serrée du sujet.
Il faut être rigoureux, ne pas se tromper d’interlocuteur et accepter que tous les mails se sont pas lus. Dimitri Beck conseille de « ne rien prendre personnellement ». Il faut insister, patiemment.
Au hasard des rencontres (festivals, lectures de portfolios), on peut se retrouver face à une personne qui n’a pas répondu aux mails. C’est l’occasion où jamais de pitcher son histoire. « Il faut être précis, bon, c’est-à-dire qu’il faut être préparé ».
Enfin, Dimitri Beck insiste sur le fait de ne pas rester seul. Il est essentiel d’échanger, de partager avec les autres photographes: « Avoir les moyens de sa vision pour un photographe c’est vivre de son métier. C’est un métier de passion ».
Toutes les informations utiles de l’épisode
Galerie Polka
Cour de Venise, 12 rue Saint-Gilles 75003 Paris
- https://www.polkamagazine.com/la-halle/
- https://www.polkamagazine.com/
Les photographes cités dans l’épisode
Yves Marchand & Romain Meffre
Luc Delahaye
Guillaume Herbaut
David Goldblatt
Stanley Greene
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